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Je Me Choisis : Pensées personnelles & Témoignages : L’intime comme acte politique.

Dernière mise à jour : 30 juil.

« Quand nos voix intérieures deviennent des espaces de vérité, de réparation et de puissance collective.» _Rachël Goban



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Dire « Je » : écrire pour ne plus s’effacer.


Nos mots sont des graines. Nos histoires, des lieux de guérison. Dans un monde où nos récits ont été étouffés, effacés ou instrumentalisés, reprendre la parole depuis l’intime est un acte puissant. C’est faire entendre une voix singulière et pourtant universelle. C’est semer des vérités vécues, là où l’Histoire nous a parfois effacés. Dans ces pensées jetées au clair de l’âme, dans ces témoignages traversés par la foi, la douleur, l’amour ou l’espoir, il y a l’écho de tant d’autres. Il y a la mémoire en marche.


Témoigner, c’est transmettre : mémoire vive de mon chemin

Parler de soi, c’est souvent un geste risqué pour les personnes noires, tant l’histoire a nié leur humanité, leur profondeur, leur sensibilité. Pourtant, chaque pensée murmurée, chaque souvenir confié, chaque émotion assumée devient un acte de souveraineté. Témoigner de son vécu, de ses blessures comme de ses élévations, c’est refuser le silence imposé par les systèmes de domination. L’intime, loin d’être un repli, devient un espace de vérité où se tissent des solidarités, des prises de conscience, et des renaissances. Car ce que je révèle de moi peut éveiller, guérir et faire écho chez l’autre. Nos voix personnelles sont les archives vivantes de notre libération.


"Parler de soi, c’est offrir au monde une part de lumière que nul ne pourra effacer." 

Rachël Goban


Quand l’intime est partagé avec conscience, il devient source d’émancipation collective. Nos histoires personnelles, loin d’être anecdotiques, dessinent les contours d’une mémoire noire réhabilitée, vivante et incarnée. Témoigner, c’est exister pleinement. C’est aussi semer, pour que d’autres puissent, à leur tour, prendre racine.

Témoigner, c’est oser dire : je suis, j’ai traversé, et je me tiens debout.


Acte 15 : Choisir sa liberté intérieure : mon chemin de réappropriation.


Derrière les chaînes invisibles du doute, du conditionnement et des héritages de silence, j’ai appris à me libérer en profondeur. Cette liberté n’est pas une destination extérieure, mais un choix quotidien de retour à moi, à Soi.


J’ai longtemps cru que ma liberté dépendait de l’extérieur : des circonstances, des regards, des permissions à recevoir. Mais un jour, j’ai compris que ma vraie libération commençait à l’intérieur. En osant regarder mes chaînes invisibles, en réapprenant à m’aimer, en déconstruisant les voix du doute et de la honte. Me choisir, chaque jour, est un acte de réappropriation. C’est dire oui à ce que je suis, sans compromis, sans masque, sans mensonge.


Se libérer, c’est d’abord se souvenir qu’on est né libre.

Il fut un temps où je vivais en pilote automatique, soumise aux injonctions du monde, aux attentes des autres et aux fantômes de l’histoire. J’avais appris à bien faire, à bien parler, à bien me tenir – sans être qui je suis vraiment. Le déclic est venu dans une saison de rupture intérieure, où j’ai compris que ma vraie liberté ne pouvait dépendre d’aucune institution, d’aucun regard extérieur, d’aucune validation. Choisir ma liberté intérieure, c’est m’autoriser à guérir, à désapprendre, à écouter mon âme et à faire de mon histoire un lieu de puissance. C’est me réapproprier mon identité, ma foi, mon corps, ma parole. C’est me choisir avec radicalité, douceur et constance. Mon chemin est encore en marche, mais aujourd’hui, je sais que je suis souveraine en moi.


"Être libre, est loin de fuir le monde. C’est s’ancrer en soi, au point que plus rien ne puisse nous déposséder."

Rachël Goban


Mon chemin de réappropriation m’a appris que la vraie révolution commence à l’intérieur. Là où l’on ose habiter nos vérités. Là où l’on ne demande plus la permission d’exister. Là où, chaque jour, l’on choisit de se libérer à nouveau, par amour pour soi, pour nos ancêtres et pour les générations à venir.

Se réapproprier, c’est cesser d’attendre qu’on nous donne la permission d’être.


Acte 16 : Ce que mon enfant m’enseigne sur l’amour et l’héritage


Dans ses yeux, je redécouvre la tendresse du monde. Dans ses gestes, je mesure l’importance de ce que je lui transmets, consciemment ou non. Être mère, c’est apprendre à aimer plus grand, plus vrai, et plus libre.


Mon enfant est mon miroir, mon maître et ma mémoire vivante. À travers lui, je revisite mes blessures, mes silences et mes victoires. Il m’invite, sans mots, à être présente, patiente et enracinée. Il me demande d’incarner, et non seulement de dire. Ce que je lui transmets dépasse les mots : c’est une manière d’être au monde, de se percevoir, de se savoir digne. Il m’enseigne que l’amour n’est pas seulement un lien, mais un langage ancestral qui se transmet dans les regards, les histoires racontées, les rituels répétés. Et surtout, il me rappelle que l’héritage ne se résume pas à ce que l’on laisse derrière soi, mais à ce que l’on fait vivre ici et maintenant, dans la beauté de notre présence consciente.


Être mère, c’est transmettre bien plus que des gestes

Mon enfant est un miroir. Dans ses yeux, je vois l’avenir, mais aussi mes propres blessures. Il m’invite à me guérir pour mieux l’aimer. Il m’apprend la patience, la vérité, et cette force douce qui ne cède pas. Être mère afro-ascendante, c’est aussi faire le choix de transmettre l’amour de soi, la fierté de nos racines, le courage de dire “Je suis”,  “Je me choisis”. Chaque jour, je sème dans son cœur ce que j’aurais voulu recevoir : la certitude qu’il est digne, depuis toujours.


"Ce que je veux lui offrir, c'est loin d'être un monde parfait. C’est un cœur libre, une histoire réconciliée, une racine vivante."

Rachël Goban

«Nos voix, longtemps réduites au silence, portent une mémoire vivante. Raconter nos histoires, c’est affirmer notre droit d’exister, de sentir, d’aimer et de construire des mondes pour nous-mêmes et nos enfants. »Myrna Simpson (inspiré des archives orales du Black Women's Collective) »
«Nos histoires ne sont pas que des récits : elles sont des actes de réappropriation, tissés de la voix de nos ancêtres vivants. » — inspiré par l’esprit de Sefi Atta

Aimer mon enfant, c’est aussi me réconcilier avec la petite fille que j’étais. C’est faire la paix avec ce que je n’ai pas reçu, et choisir, chaque jour, de bâtir un héritage nouveau. Un héritage d’amour, de fierté et de vérité. Car c’est à travers lui, et grâce à lui, que je me souviens de l’essentiel : nous sommes la continuité d’une lignée qui mérite d’être honorée avec tendresse et courage.

En l’aimant librement, je répare ma propre histoire.


Acte 17 : Guérir, pas à pas : écrire depuis mes fractures.


L’écriture comme espace sacré de réparation, de lenteur, et de renaissance intérieure.


Il y a des blessures que l’on ne guérit pas en les niant, mais en les nommant. Écrire depuis mes fractures, c’est refuser le silence imposé, c’est redonner du sens à ce qui semblait brisé. Mes mots ne sont pas toujours beaux, ni parfaits, mais ils sont vrais. Ils portent la trace de mes peurs, de mes colères, de mes doutes — et aussi de ma lumière. Chaque ligne est une avancée, chaque souffle un pas vers la guérison. Je réapprends à m’aimer, à me reconnaître, à me porter avec tendresse. Guérir, c’est aussi accepter d’être en chemin, et honorer ce chemin.


Nos blessures deviennent des ponts quand on ose les raconter.

Écrire m’a sauvée. C’est dans les interstices de la douleur que mes mots ont jailli. Non pas pour expliquer, mais pour exister, pour vivre. Pour déposer, transformer, guérir. Mes fractures sont devenues des fenêtres ouvertes sur l’universel. J’ai compris que je n’étais pas seule. Qu’à travers mes mots, d’autres pouvaient se reconnaître, se relever. Guérir, ce n’est pas effacer : c’est choisir de continuer, avec amour et vérité.


« Écrire, c’est poser un baume sur ce que la vie a fendu. C’est choisir de ne pas sombrer, mais de témoigner. » Rachël Goban


Guérir, ce n’est pas oublier. C’est transformer. En partageant mes mots, je fais de mes cicatrices des lieux de passage, de mes douleurs des chants de résistance, et de mon intimité une offrande. Parce que chaque fragment guéri devient une force offerte à celles et ceux qui viendront après.

Chaque mot écrit depuis nos blessures est un acte de résistance douce.


Acte 18 : Ma foi comme boussole dans un monde qui vacille.


Quand la spiritualité devient un ancrage intime face à l’incertitude et au tumulte du monde.


Il y a des jours où tout semble basculer : les repères s’effondrent, les vérités vacillent, les chemins se brouillent. Dans ces instants de vertige, ma foi ne me protège pas de la douleur, mais elle me soutient. Elle est ma boussole, ma lumière dans les tunnels d’ombre. Elle m’invite à revenir à l’essentiel, à m’asseoir dans le silence intérieur pour écouter la voix du divin en moi. Ma foi ne dépend pas des dogmes, elle est relation vivante. Elle me rappelle que même dans l’instabilité, je suis portée, guidée, aimée. Que je ne suis jamais seule.


Là où tout tremble, ma foi me donne racine.

Le monde change, s’effondre parfois, et emporte avec lui des certitudes. Mais il y a une voix en moi qui ne tremble pas. Une lumière qui ne s’éteint jamais. Ma foi m’ancre. Elle me rappelle que je ne suis pas seule, que je suis portée, guidée. Dans le silence, dans la prière, dans le souffle de l’Invisible, je retrouve ma direction. Même au creux de l’obscurité, je sais que je marche vers la lumière.


« Ma foi ne m’a pas évité les tempêtes, mais elle m’a appris à tenir debout dans la houle. »

_Rachël Goban


Dans un monde ébranlé par l’incertitude, garder la foi, c’est choisir de croire encore en l’invisible, en la bonté, en la possibilité d’un demain habité de sens. C’est une forme de résistance intérieure, douce mais ferme, qui me permet de continuer à marcher avec espoir, humilité et confiance.

Ma foi est mon Nord, même quand je n’ai plus de carte.


Acte 19 : Le corps comme lieu de lutte et de renaissance.


Entre mémoire incarnée, résistance intime et pouvoir de guérison, mon corps devient territoire de reconquête.


Mon corps a longtemps été un champ de bataille. Héritier des violences silencieuses, des regards projetés, des normes imposées, il a porté le poids des assignations, des silences et des douleurs transmises. Mais peu à peu, il est devenu un espace de réappropriation. J’apprends à l’écouter, à l’habiter avec tendresse, à honorer ses rythmes. Je le redécouvre comme un lieu sacré : celui où je me libère, où je me réconcilie, où je renais. Le corps n’est pas seulement ce qu’on voit ; il est langage, mémoire, ancrage. Il est le premier territoire que je décide de reprendre, sans compromis.


Mon corps n’est pas une charge : c’est une terre sacrée

Mon corps noir a porté tant d’histoires. Des peurs, des silences, des colères, des jugements. Il a été observé, commenté, contrôlé. Mais aujourd’hui, je le réclame. Je le bénis. Je le célèbre. Il est mon temple, mon tambour, ma mémoire. Il danse, il vibre, il parle. Et chaque geste de soin que je lui offre est une révolution douce contre les récits de dévalorisation.


« Le corps noir n’est pas seulement le lieu du stigmate. Il est aussi celui de la puissance, de la beauté et de la mémoire vivante. » 

– Bell Hooks


Habiter pleinement son corps, c’est poser un acte politique et spirituel. C’est refuser l’effacement et la honte, pour choisir la présence, la joie et l’amour de soi. Mon corps est à la fois cicatrice et lumière, trace et tremplin. Il témoigne de la lutte, mais surtout, il incarne la renaissance.

Me réconcilier avec mon corps, c’est faire la paix avec toute une lignée.


Acte 20 : Créer UVCHÉE : une vision née d’une urgence intérieure.


Entre feu sacré, blessures à panser et appel à transmettre, UVCHÉE est née d’un besoin vital : celui de réconcilier identité, foi, histoire et transformation.


UVCHÉE n’est pas née d’un simple projet entrepreneurial. Elle est l’expression d’une urgence intérieure, une réponse organique à un vide trop longtemps ressenti. L’absence de repères, de récits qui me ressemblent, de lieux où déposer mes fractures tout en honorant ma lumière, m’a poussée à créer ce que je ne trouvais nulle part ailleurs. UVCHÉE est un espace-mémoire, un espace-miroir. Elle est le fruit d’un appel intime, d’une prière silencieuse qui réclamait justice, beauté, élévation. Créer UVCHÉE, c’est me choisir, mais aussi créer un lieu pour que d’autres puissent, à leur tour, se choisir. C’est rendre visible l’invisible, nommer ce qui a été tu, et bâtir sur des racines qui refusent l’oubli.


Quand l’appel devient plus fort que la peur.

UVCHÉE est né d’un feu intérieur. Celui qui brûle quand on sait que l’on ne peut plus faire semblant. Il fallait créer un espace où nos histoires seraient entendues, nos visages célébrés, notre héritage transmis avec dignité. Ce projet est un cri d’amour pour ma communauté, une offrande pour les générations à venir, un geste politique tissé de douceur et de lumière.


« Il y a des douleurs trop grandes pour être tues, et des rêves trop puissants pour rester à l’état de silence. » – Rachël Goban


UVCHÉE est plus qu’un nom, plus qu’un site, plus qu’un programme. C’est une réponse. Une offrande. Une construction patiente d’un lieu où spiritualité, histoire, guérison et fierté noire se rencontrent. Créer UVCHÉE, c’est m’être autorisée à croire que mon feu intérieur pouvait illuminer plus loin que moi. Et si cette flamme peut allumer d’autres âmes, alors le chemin en valait la peine.

Créer UVCHÉE, c’est refuser l’effacement et embrasser pleinement, radicalement notre lumière de notre identité noire. Je me choisis parce que je suis suffisante tel que je suis, ainsi, je suis digne d'être.


Conclusion : UVCHÉE : Quand l’identité devient acte de guérison.


Écrire depuis l’intime, c’est prendre le risque d’être vue dans sa vulnérabilité, mais aussi dans sa force nue. À travers ces pensées personnelles et ces témoignages, s’esquisse un chemin de réappropriation, de guérison, de lucidité et d’amour. Chaque mot posé ici est un geste politique, une trace d’humanité en mouvement, une façon de dire : "je suis là, entière, debout, traversée, mais enracinée." Le corps, la foi, la maternité, l’identité, la douleur, le rêve : tout devient matière à transmission, à transformation. En partageant nos fractures et nos élans, nous ouvrons un espace où d’autres peuvent, à leur tour, écrire, guérir et se redresser. Car le personnel est politique, et nos voix comptent.


En somme, UVCHÉE incarne la synthèse d’un parcours de guérison et d’affirmation, offrant un espace où l’identité et la transmission deviennent autant de ponts vers la liberté et la lumière collective.


« Lorsque l’on ose se choisir, on offre au monde la possibilité d’une lumière nouvelle.» _Rachël Goban

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